Extrait du livre "TROIS SAISONS"

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Dans le sac de l’émigrant
une poignée de terre
et une racine de rose.

*

Dans le châle
de la brume matinale
l’églantier bâille.

*

Volée de corbeaux
sur la route vers le cimetière -
la fête des Morts.

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Des lys blancs
haut dans le ciel
pas un nuage dans les flaques.

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L’odeur d’encre et de café
remplit la chambre -
journal matinal.

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Deux braises dans la haie
le chat du voisin
me regarde en cachette.

Sur le sentier vers le sommet
ombres de pins
en échelles.

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Matin de juin -
le crémier et le soleil
descendent la rue pavée.

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Dans la chaleur de juillet
l’ombre d’une vieille
agite les gaillets.

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La nuit la plus courte -
dans le verre de l’ivrogne
deux lunes.

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Vipérine sur la rocher
le vent balance
son ombre.

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L’ombre de giroflée
dans la rigole.
Une coccinelle traverse le pont.

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L’abeille et l’iris
onspirent -
odeur de miel.

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Une poupée
oubliéе sur le grès -
de la rosée sur son visage.

*

Un vent les a apportés
les baisers
pétales de rose sur mon corps.

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Nuages et hirondelles
en survol bas -
le foin n’est pas ratissé.

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Dans la chaleur de l’été
un merle près de l’épouvantail,
les grenouilles se taisent.

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Des grains de figues
collés entre nos ventre
dans la nuit d’août.

*

Dans la dernière cour
de l’été -
chrysanthèmes.

*

Le vent emporte
les dernières couleurs de l’automne,
le génévrier s’en fiche.

*

La chute des feuilles précoce -
une femme qui pleure
ou un coucou.

*

Voler une feuille
ou le nid de mésange
le vent hésite.

*

Deux rayons
roulent sur le toit
l’ombre de la cheminée.

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Les croix de cimetière
en bras de chemise
il neige dès le matin.

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Un corbeau sur le lac gelé.

© Aksinia Mihailova
© A. Mihailova, Daniel Py, traduction en français
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© E-magazine LiterNet, 04.03.2006, № 3 (76)

Aksinia Mihailova. Trois saisons. Traduction en français A. Mihailova, Daniel Py. Sofia: LCR, 2005.